Mémoires Vives du Lycée de Montgeron

5 Responses

1. 1 Michel-Paul
   30 avr 2010

   Erratum
   La chapitre « Le choix d’un nom : une grande leçon de démocratie ? » de la lettre ouverte, construit à partir du document de synthèse sur la consultation des Lycéens établi par Giovanni Scalisi, contient des erreurs d’interprétation que je me dois de rectifier.
   Tout d’abord merci à Giovanni Scalisi représentant des élèves au CVL et Pascal Descamps représentant des parents d’élèves (FCPE) pour leurs remarques, et les informations complémentaires qu’ils m’ont transmises.
   Sur le principe du vote : ce ne sont pas les élèves seuls qui ont choisi le nom de Rosa Parks, mais le CA du lycée dans lequel sont représentés l’administration, les élèves, les parents d’élèves, les enseignants, la municipalité, chacun de ces groupe disposant d’un quota de voix (à préciser). Chacun de ces groupes peut proposer un nom pour construire la liste soumise au vote.

   Plusieurs tours ont été nécessaires, qui se sont déroulés selon un processus parfaitement régulier. (Pascal Descamps m’a communiqué le détail des différents scrutins – noms proposés, voix recueillies – et je pourrais le reprendre ici si vous le souhaitez)
   Même si le choix final du CA est le identique à celui des élèves, il était faux d’attribuer aux seuls élèves la décision finale, et la conclusion de «manipulation» était inexacte.
   Seules peuvent être retenus les faits que :

   • Alfred Weiler, le postulant le plus naturel, avait été éliminé des listes parce que c’était un homme et que le collège porte le nom de son frère (Henri Weiler)
   • le choix des élèves (partagé par d’autres groupes) de ne pas changer le nom du lycée n’a pas été retenu dans la construction des listes de vote finales…

   Il n’y a pas eu manipulation si l’on accepte le principe que le choix majoritaire initial de la plupart des votants a été écarté des suffrages : votez… sauf …

   Sur le rôle de la municipalité : la municipalité est représentée au CA et intervient par ce biais dans le vote, mais n’a ensuite aucun pouvoir de rejeter ou de modifier la décision du CA : elle ne peut que l’enregistrer et la Transmettre au Conseil Régional qui seul pourra accepter ou refuser le nom qui lui est soumis.
   Les remarques mettant en cause la passivité de la municipalité Montgeronnaise dans ce choix sont donc elles aussi infondées.
   Il n’en reste pas moins vrai

   • Que le résultat de ce vote ne traduit pas le choix de la majorité des élèves, et provoque de nombreuses réactions de la part d’anciens élèves, d’anciens enseignants, de Montgeronnais.
   • Que l’éviction du nom de Alfred Weiler en tant qu’ « homme » alors qu’il a été un des premiers défenseurs de l’égalité homme / femme en ouvrant un lycée mixte est ubuesque. Elle choque profondément tous ceux qui ont été associés à la vie du Lycée alors qu’il était placé sous sa direction, et qui savent tout ce qu’il fait pour sa naissance et pour sa vie.

   Le seul levier pour remettre en cause ce baptème est le Conseil Régional.
   C’est en lui faisant connaître votre opposition à ce baptème que vous pourrez lui donner les moyens de le refuser.
   Alors associez vous à la lettre ouverte qui lui a été adressé, communiquez cette information auprès de vos amis : plus nous serons nombreux, plus nous aurons de poids.
   Et puis il y a déjà un Lycée Rosa Parks dans l’Essonnes à Villabé, alors puisque la région a déjà honoré sa mémoire, puisque le nom du Lycée de Montgeron est entré dans l’histoire, pourquoi ne pas espérer ?

2. 2 Michel-Paul
   26 avr 2010

   
   Décidément, l’histoire a parfois des entêtements !…

   Très naturellement, tous ceux qui connaissent l’histoire du Lycée s’accordent à dire que le seul nom de baptême qui pouvait lui être donné était celui d’Alfred Weiler, l’homme qui lui a donné son âme.

   Mais l’histoire en veut autrement :

   Le collège porte déjà le nom Weiler. Mais de Henri Weiler, frére cadet de Alfred Weiler ..
   Henri Weiler n’avait aucun rapport avec l’histoire du lycée : enseignant d’Histoire Géographie en Algérie, il n’est revenu en France que bien après la naissance du Lycée dans lequel il n’est jamais intervenu… Pourquoi alors a-t-il donné son nom au collège ? Il semble qu’une étroite et profonde amitié avec la famille d’un ministre de l’éducation qui avait été en fonction dans le Lycée lui ait valu un geste de reconnaissance…
   Mais Alfred Weiler d’être écarté de la liste des « nominés » puisque son nom était déjà associé au collège… qui différenciait Henri de Alfred ?….
   Le conseil Régional avait émis le souhait que l’on recherche une femme, pour des raisons d’équilibrage des ratios homme/femme dans les noms d’établissement. Cette recherche n’est pas critiquable, mais s’abstrait de l’histoire : autant pour un « nouvel » établissement sans passé, mais Montgeron avait un passé! et même un passé dans la recherche de l’égalité hommes / femmes puisque Alfred Weiler s’était battu pour ouvrir un lycée mixte, le premier de France…
   Et c’est au nom de cette égalité que le voilà écarté de la listedes prétendants…

   L’histoire a parfois des entêtements imbéciles ! l’histoire ?
   Ou simplement l’absence de connaissance de l’histoire, car dans cette histoire c’est surtout la légèreté qui domine : il fallait un nom pour un baptême… et on l’a baptisé comme un bébé sans conscience… sans considérer le poids se son histoire dans la recherche de son nom…

   Monsieur Alfred Weiler, votre Lycée ne portera pas votre nom,
   parce que votre frère a su utiliser l’amitié d’un ministre qui aimait profondément Montgeron, au point même de faire construire sa maison sur le terrain légué par la famille de La Grange,
   parce que vous êtes l’homme qui a défendu l’égalité des sexes, à une époque ou les femmes venaient juste de conquérir le droit de vote…

   Quelle ironie !

3. 3 Smink, née Deegenaar(Joke, Adolphina, Maria)
   24 avr 2010

   ancienne élève du lycée 1952-1958

   Demeurant désormais au Pays-Bas dont je suis originaire ainsi que mon frère, j’ai un très grand souvenir de ma jeunesse au lycée de Montgeron qui se distinguait par sa vision moderne envers l’éducation des jeunes. Je pense sincèrement qu’il faut garder en honneur son nom qui à travers les années fut le symbole d’un enseignement adapté aux jeunes qui se préparaient à entrer dans la vie des adultes. Un enseignement unique, surtout après guerre, qui offrait à chacun de nous les matières diverses et importantes pour que nous puissions nous développer dans un esprit sain.
   Pensez donc à conserver précieusement ce nom qui pendant tant d’années est synonyme d’un enseignement moderne tenant compte de chaque individu. Alors pourquoi changer puisque rien n’a changé?
   Joke Smink- Deegenaar

4. 4 J-C Bonnin
   24 avr 2010

   Notre lycée, pilote en son temps, est rangé, désormais, 1722 ème sur 1912.
   En conséquence ce n’est pas le moment de changer de nom mais plutôt celui de lui redonner le tonus qu’il avait à ses débuts…

5. 5 Michel-Paul
   22 avr 2010

   Pour revenir sur l’histoire du baptême….

   Depuis plus d’un an il était question de baptiser les lycée (après les travaux, pour l’inauguration)

   • les noms « naturels » de Weiler, Jacquiot, … avaient été éliminés
   • mais il fallait un nom féminin (avec d’autres critères peut être que je ne connais pas, pas plus que l’origine de ces critères)
   • une consultation a été organisée au sein du lycée : vous pouvez accéder à l’analyse du processus et des résultats sur le site du « Héron déplumé » ou la charger ici la consultation du CVL Montgeron. Ce document établit clairement le choix des élèves, et les manipulations qui suivirent.

   Comme me l’ont fait remarquer très justement plusieurs d’entre vous, le changement de nom n’est pas un drame : tout le monde continuera à l’appeler Lycée de Montgeron, si dans 50 ans le nouveau nom est adopté dans le langage, cela aura un sens. Et ce pourrait même être une chance pour le Lycée, car il n’est plus celui que nous avons connu : les administratifs encadrés ont remplacés les humanistes idéalistes, les résultats sont médiocres, il aurait bien besoin d’une nouvelle impulsion… Je comprends ces remarques : si le nom change ce ne sera pas un drame, il y a plus important, mais…

   • comme ancien élève de ce Lycée, j’ai peu apprécié les manipulations des élèves. Auriez vous accepté de vous faire balader comme ça ? quand j’ai été contacté par des élèves qui lançaient une pétition, j’ai immédiatement répondu à leur demande de solidarité.
   • nous avons été très nombreux à être choqués de l’élimination des noms des « inventeurs » du Lycée (Genviève Pastre trépigne : un seul nom possible : Alfred Weiler!)
   • au nom actuel est attaché une âme : on parle encore des « enfants de Summerhill », comme on pourrait parler aujourd’hui des « enfants de Weiler ». Pour Montgeron, la dimension n’est pas seulement celle d’une personnalité, mais de toute une équipe, politiques et enseignants. C’est cette dimension qu’appréhende le nom actuel « Lycée de Montgeron ».
   • si l’image du Lycée s’est bien dégradée dans le temps, si la créativité, l’espérance, le plaisir, l’humanisme ne sont plus au rendez vous, si les résultats sont médiocres, plutôt que de changer son nom, comme on le fait pour des entreprises vieillottes ou salies dans leur image, il serait peut être plus opportun d’exhumer son passé, de l’analyser, de le donner en pâture au présent, une sorte « d’étude du milieu », vous savez cette apprentissage de la réflexion, naturelle, artistique historique, humaine. Certes donner aux élèves d’aujourd’hui l’image d’une splendeur passée peut être désespérante… je ne crois pas, ils sont aujourd’hui comme nous étions hier, enthousiastes ouverts. Cette découverte ce n’est pas celle d’un modèle à imiter, mais à analyser, à comprendre pour en construire un nouveau, empreint d’humanisme. Ah ce n’est pas à eux de faire cela ? C’est vrai ! mais que font ceux qui le devraient ? ressusciter la pensée Montgeron, c’est peut être susciter chez eux, quand ils en auront le pouvoir, le désir de construire pour leurs enfants un monde avec d’autres valeurs…

   Idéaliste ? sans aucun doute : je ne suis pas passé à Montgeron pour rien.